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IRONMAN de Nice 29 juin 2025 – 12h11 – 1ère de ma catégorie

3,8 km natation – 180 km vélo (2400m D+) – 42,2 km course à pied

C’est dans un contexte de canicule classée en vigilance orange que se profile mon grand objectif de l’année : l’Ironman de Nice. La préparation s’est bien déroulée, les sensations sont bonnes et la semaine d’affûtage a permis de faire redescendre la charge. Ma seule inquiétude ? Que la course soit raccourcie par décision préfectorale. Mais jusqu’au départ, tout est maintenu : ce sera bien un Ironman complet.

Avant-course

Le matin de l’épreuve, je me sens sereine. J’ai oublié le gatosport à Limoges (petit clin d’œil à mon quotidien !), mais j’avais anticipé avec un solide petit-déjeuner : pain, beurre, jambon, fromage et riz basmati. Réveil à 5h30, départ de l’hôtel à 6h15, le parc à vélos est à dix minutes à pied. L’ambiance est calme, concentrée.

Arrivée sur place, je fais ma routine habituelle : pression des pneus, check du vélo, installation des bidons, ajustement de la nutrition dans les sacs de transition. Tout est prêt.

Natation – 1h01

À 7h, direction la plage pour un échauffement rapide. L’eau est à 26°C : combinaison interdite. Je me glisse dans le rolling start et à 7h30, c’est parti pour 3,8 km dans une Méditerranée limpide.

Les 500 premiers mètres sont un peu embouteillés ; je double des nageurs qui se sont surestimés sur le sas de départ. Puis le rythme se stabilise, je trouve mes appuis. L’eau est magnifique, le fond visible… je prends du plaisir. Les derniers 300 mètres, j’active les jambes pour relancer la circulation avant de sortir de l’eau, aidée par les bénévoles. Les sensations sont excellentes : cardio maîtrisé, chrono au-delà de mes espérances. Une natation idéale.

Transition 1

Direction le parc à vélo. Je prends mon temps pour bien m’équiper : casque, chaussures, poches pleines de nutrition. Je me badigeonne de crème solaire – il fait déjà très chaud – et m’élance pour les 180 km de vélo.

Vélo – 6h56

Le mot d’ordre : gestion. Je reste strictement en endurance, jamais dans le rouge. Le début du parcours se fait en patience, et c’est à partir du 80e kilomètre que je commence à me sentir vraiment bien. Je m’hydrate régulièrement (trois recharges de 2×950 ml), ce qui me donne aussi l’occasion d’échanger quelques mots avec des bénévoles, eux aussi exposés à cette chaleur écrasante.

Le parcours est exigeant, mais magnifique. Dans les longues ascensions, je prends le temps de contempler le décor, consciente que cette expérience est unique. Sur la dernière montée, l’exposition au soleil est totale : le cadre du vélo est brûlant. Mais je reste parfaitement calée sur mon plan nutritionnel. La descente finale vers Nice est marquée par un vent chaud, comme un souffle de sèche-cheveux sur la peau.

Transition 2

Je pose le vélo et m’assois pour chausser mes baskets. En trois minutes, je me liquéfie sous la chaleur de la Promenade des Anglais. Je suis trempée de sueur avant même d’avoir couru un mètre. Je me crème à nouveau, je recharge les poches avec des gummies et une boîte de pansements, et je repars avec ma trifonction : pas besoin de me changer, tout va bien jusque-là. Je me dis que j’ai bien économisé mon énergie, car la course à pied s’annonce rude.

Marathon – 4h00

Le marathon se déroule en quatre boucles de 10 km sur la Promenade. Je pars prudemment. Même si je suis préparée, la perspective de courir 4 heures sous cette chaleur impose le respect. Le cardio reste stable, les jambes répondent. Le soutien des spectateurs est incroyable, certains me reconnaissent à chaque passage et m’encouragent, ça fait vraiment du bien.

Vers le 15e kilomètre, je m’arrête brièvement pour poser un pansement : je sens un frottement au pied droit. Les deux premières boucles passent plutôt bien, et on m’informe que je creuse l’écart avec mes poursuivantes. Mental boost !

La troisième boucle est plus difficile. Mon horloge biologique me réclame un vrai repas, je commence à saturer des gels et gummies. L’ambiance devient plus lourde : des athlètes mal en point sont allongés sur les pelouses ou marchent en titubant. Vision d’un champ de bataille.

À partir du 30e kilomètre, j’arrête de faire attention à mes pieds : je m’arrose abondamment à chaque ravito. La dernière boucle est la plus longue mentalement, surtout la portion vers l’aéroport, sans public ni ravitaillement. À partir du 35e, je pense uniquement à terminer. La ligne d’arrivée semble s’éloigner à chaque foulée, mais je tiens.

Arrivée – 12h11

Je rejoins enfin la finish line. Je sonne la cloche des finishers de leur premier Ironman, puis je passe l’arche. Tout s’enchaîne très vite. Je suis soulagée, heureuse, mais encore dans le flou. Ma coach est là, mon ami aussi. Je ne réalise pas encore que je viens de boucler mon premier Ironman, et en beauté : 1ère de ma catégorie, dans des conditions extrêmes.

Après-course

Je partage quelques mots, puis je rejoins l’espace réservé aux athlètes. Organisation impeccable : je retrouve mon sac, retire mes baskets trempées, découvre quelques cloques. Rien qui puisse entacher ce moment. Je me fais un bon plateau : chips, wraps, brownie et compote. L’appétit est là, l’ambiance entre finishers est conviviale et bienveillante.

Je savoure. Je profite. Et je prends doucement conscience de ce que je viens d’accomplir.