Mes derniers dossards

11/09/2022 – Mon premier 5000m en eau libre

Ce n’était pas prévu mais quand j’ai vu l’annonce d’une étape de coupe de France près de Brives, au lac du Causse; je n’ai pas hésité longtemps. Le plus long a été de me décider entre le 3000m ou le 5000m

Pas préparé pour la distance, j’ai opté pour le 5000m en simple maillot de bain

Les derniers jours précédent la compétition, ma coach a diminué mes entrainements dans les 3 disciplines pour que j’arrive fraîche à défaut d’être bien entrainé pour la distance

Le matin de la course, je prends un petit déjeuner complet : thé vert, pain avec du miel, un fruit et des céréales comme d’habitude. Départ à 8h, c’est parti pour un peu moins d’une heure de voiture en famille. Il fait un temps superbe, on a prévu le pique-nique

J’arrive sur le plan d’eau que je ne connais pas. Tout m’est inconnu mais je me sens super à l’aise. Les nageurs s’échauffent sous des tentes, ils sont bien au chaud dans leur survêtement.

Pas de temps à perdre, je ne suis pas très en avance. Je vais au retrait des bonnets, on me remet un coupe ongles « vous devez couper vos ongles de mains » je m’exécute en 2′ chrono et on me remet mon bonnet et un transpondeur ????

En fait, c’est une puce qu’il faut attacher à mon poignet. Là, intérieurement, le stress monte car je n’aime pas nager avec quelque chose au poignet. D’ailleurs, je déteste nager avec une montre et je sens que ce truc va me gêner. Les montres sont interdites, ça tombe bien, je n’en ai pas. Je demande si je peux attacher le transpondeur à la cheville et on me répond que non, car il faudra taper la plaque à l’arrivée avec la puce au poignet. On me marque les bras, le dos avec le numéro de bonnet qui m’est attribué

Heureusement, un entraineur d’Ile de France, super sympa, me dit qu’il va me fixer le transpondeur de manière à ce que je ne le sente pas; ouff je ne vais pas perdre mes sensations et surtout mes appuis. Il est calé en triathlon, on échange quelques mots, il me donne quelques conseils

OK, c’est bon, la logistique est faite et je peux commencer à m’échauffer à sec. Je suis la seule en maillot de bain quand tout le monde est couvert, au chaud à se faire masser les bras avec les pistolets masseur Mais je me sens bien, confiante, concentrée dans ce que je vais devoir faire. Je sais que je vais nager avec des nageurs très costauds, rompus à ce genre d’épreuves

Au programme, 2 boucles de 2,5 kms jalonnées de seulement 6 bouées. Le parcours n’est pas évident On est loin des rectangles, il y a des diagonales, des algues (qui se révèleront piquantes), peu de nageurs engagés, donc pas beaucoup de pieds à prendre et un départ dans l’eau

Mon plan est de terminer et d’accélérer si j’en ai les moyens dans le deuxième tour

Ça va commencer. L’arbitre nous appelle un par un sur le ponton. Une fois tous réunis, nous devons aller dans l’eau, derrière une ligne amarrée à un bâteau et au ponton. Il règne pas mal d’agitation entre les nageurs tous veulent prendre la meilleure place et l’arbitre est obligé de nous faire reculer

3,2,1 c’est parti ! je me suis positionnée à la corde en deuxième ligne et je prends un très bon départ. Les premiers 100 mètres sont assez violents, je me prends un gros coups dans la hanche que je sentirai pendant quelques minutes

Je n’ai jamais effectué une telle distance donc je pars très relâchée sur la première boucle, hyper concentrée sur mes trajectoires qui sont parfaites; j’ai déjà quasiment fait un tour, je me rapproche du départ et j’aperçois sur la berge au loin deux silhouettes et je devine mon papa et Jerome. Ils sont trop loin pour m’encourager mais je les vois et ça me fait du bien. Du coup, j’en profite et respire que sur la droite pour les voir plusieurs fois. Arrive la fin de la première boucle, je n’ai plus mal à la hanche et me sens bien. Je me dis que c’est là qu’il faut accélérer. Jerome est là et m’encourage. Ça me fait du bien encore une fois et cette fois-ci il est tout prêt, je l’entends

Je continue, solide, je rejoins deux nageurs. Arrive le moment du parcours le plus compliqué avec une longue diagonale et aucune bouée intermédiaire. J’hésite entre continuer sur ma lancée solitaire et doubler les deux nageurs ou rester à leur côté pour tenir le bon cap. Je choisis de rester avec eux le temps de cette traversée. Ensuite, je me détache pour la fin du parcours. Je poursuis mon effort, je suis bien

A environ 1 kilomètre de l’arrivée, j’aimerais accélérer mais ça ne répond pas comme je le voudrais, je sens que la fatigue se fait sentir, mes trajectoires sont moins bonnes, je me fais doubler. C’est pas grave, je donne tout ce qu’il me reste, je suis super heureuse et je vais taper cette fameuse plaque

Le chrono s’affiche : 1:22:53, 1’39/100m en maillot de bain, je suis plus que ravie.17 ème sur 34 au classement général, 7ème sur 16 femmes et au pied du podium Master

S’en suit une bonne douche pour enlever les traces de marqueurs, j’aide une fille à enlever son maillot de compression qui lui arrive jusqu’aux chevilles. Elle n’est pas la seule à en avoir un, d’ailleurs c’est la majorité. Je leur demande si la différence est importante avec un maillot de bain. Elles sourient un peu, en m’expliquant, qu’il n’y a pas besoin d’être gainé, la glisse et la flottaison sont augmentées

Ce long effort solitaire m’a conquis. J’ai attrapé le virus de la nage en eau libre. Je reviendrai au lac du Causse, mieux préparé, c’est certain. Je prévois des courses en eau libre en 2023 en complément et préparation de mon championnat du monde de triathlon 70.3 qui aura lieu en Finlande au mois d’août 2023

Natation en eau libre pour la coach Claire Pola de Limoges